Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Chroniques de Mel
24 mai 2012

Into the wild de Sean Penn avec Emile Hirsch, William Hurt, Marcia Gay Harden, Kristen Stewart, Vince Vaughn

into-the-wild-afficheA peine sorti de l'université, Christopher McCandless abandonne le brillant avenir auquel il est promis et se lance sur les routes. Pendant deux ans, il va errer dans les immensités naturelles des Etats Unis et créer des liens avec des personnalités différentes et va finir par s'installer en Alaska pour enfin communier avec la nature.

Autant le dire tout de suite, j'avais un a priori négatif sur le film avant de le voir. Comme j'aime savoir ce que je dis; je l'ai quand même regardé pour en parler en connaissance de cause.

Le parcours initiatique de ce jeune homme nous permet d'admirer de magnifiques paysages et d'apprécier la compagnie des personnages hors normes qu'il rencontre au gré de ses pérégrinations. Le film est bien construit mais d'une lenteur infinie. L'histoire du pauvre Christopher est étirée sur 2h20, on s'ennuie beaucoup, et son calvaire final devient un supplice pour le spectateur (qui connaît déjà la fin tragique du jeune homme.)

Ce qui me dérange dans ce film, ce sont les principes de Christopher McCandless, dit Alexander Supertramp. Je ne vois pas la noblesse de ses principes, je ne vois qu'un crétin égoïste qui poursuit une utopie. En un sens, c'est un lâche et je ne comprends pas l'admiration qu'on lui témoigne. Je peux concevoir le besoin de rejeter une société consommatrice et de vouloir communier avec la nature; c'est le rêve, même fugace, de tout être humain. Cependant, l'aventure de Christopher me paraît incomplète et illogique. Ce qu'il trouve n'est pas la communion mais l'isolement. De plus, il ne doit sa brève survie qu'à des produits de consommation comme une camionnette ou un fusil. Ma vision va sans doute paraître simpliste mais pour moi, communier avec la nature, c'est vivre comme les Amérindiens.

Christopher me fait penser à Frédéric Moreau dans L'Education Sentimentale de Flaubert. Ce n'est que lorsqu'ils arrivent à la fin de leur existence qu'ils se rendent plus ou moins compte qu'ils ont raté leur vie. Into The Wild n'est pas à prendre au premier degré; il ne fait pas l'apologie du rejet du matérialisme. Il retrace le parcours d'un garçon qui s'est trompé, et malheureusement pour lui, il en est mort; c'est ce qui rend l'histoire tragique. Une des dernières phrases qu'il écrit est que le bonheur n'est réel que s'il est partagé; chose qu'il n'a bien entendu pas faite. C'est ça le véritable message du film, et pas la philosophie de comptoir des trois quarts du film qui nous enjoint à aller crever de faim dans la nature.

Pour finir sur une note positive, je dois avouer que la musique était pas mal et que le casting tenait ses promesses (sauf Kristen Stewart qui doit bien être la pire actrice de ma génération.) Emile Hirsch est assez bluffant et sans lui, je pense que le résultat aurait été bien pire.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Entre aller tous le dimanche à Ikéa et expérimenter un autre mode de vie qui n'ait pas pour étalon un slogan publicitaire, pour moi, c'est vite régler...Ce film ne nous commande rien du tout et sa vision anti-monde urbain non fumeur et mangeur de baie m'a gonflé, pour le reste, c'est un sacré leçon de vie qui aurait pu durer 4 heures 40....
Répondre
G
Je l'avais vu il y a quelque temps, et ce qui m'a effectivement touché c'est sa determination de quitter la société moderne et retourner dans la nature primitive. En outre le personnage principal tente de se lier d'amitié avec le monde sauvage, est donc contraire à sa nature même !<br /> <br /> <br /> <br /> En fait, on pourrai prendre sa motivation pour une crise d'ados : renier toute son existence actuelle et partir pour une quête de renaissance. Aspect dramatique de cette histoire est que ce qui devait être un exploit se termine en tragédie. c'est bien là où je vous rejoins quel intérêt à aller vivre en autarcie alors l'humanité a construit sa société pour en sortir ! <br /> <br /> <br /> <br /> Cependant, je finirai par ce proverbe : mieux vaut un petit chez soit qu'un grand chez les autres.
Répondre
M
Contente qu'elle t'ait plu! oui je revisionnerai The Watchmen (ah les sacrifices qu'il faut faire pour l'amour du cinéma XD); mais c'est pas facile quand on a une vision négative dès le départ. J'avoue que pour Into The Wild je m'attendais à pire, et finalement c'est chiant, mais Sean Penn a fait un travail assez correct. Mon blocage vient de "l'idéologie" du personnage principal. Comme je te l'ai dit, je suis une consommatrice alors je ne comprends pas trop ses motivations.
Répondre
J
Je pense que je regarderai aussi ce film, histoire ne pas me retrouver idiote lors d'une conversation cinématographique. Et je te dirai si mon point de vue rejoint le tiens.<br /> <br /> Et à propos de messages qui ne sont pas compris, n'oublie pas de revoir Watchmen ;-)<br /> <br /> En tout cas merci pour cette critique plus que complète !
Répondre
Les Chroniques de Mel
Publicité
Newsletter
Publicité