The Fall de Tarsem Singh avec Catinca Untaru, Lee Pace, Justine Waddell

La jeune Alexandra séjourne dans un hôpital suite à une chute dans laquelle elle s'est cassé le bras. L'espiègle petite fille aime vadrouiller dans les couloirs et un jour, elle fait la rencontre de Roy Walker, cascadeur suicidaire victime d'un grave accident. Ce dernier lui raconte l'histoire de cinq héros déterminés à combattre le gouverneur Odieux et dans l'esprit de la fillette, la réalité et l'imaginaire ne tardent pas à se confondre.

The Fall présente un monde onirique à la fois magnifique et coloré, mais aussi outrancier qui frôle parfois le ridicule sans tomber dedans. C'est un univers très graphique que l'on dirait tiré d'une bande dessinée. Cela peut être déroutant ou captivant. Les paysages sont totalement irréalistes (et sans aucun doute créés en studio) mais il faut imaginer qu'il est tout droit sorti de l'imagination d'une enfant de 5 ans.

 Le monde imaginaire créé par Alexandra et Roy fait écho à leur réalité et ils ne se révèlent vraiment qu'à travers leur histoire. Le face à face entre la petite fille et le cascadeur est magique. J'ai un gros coup de coeur pour Catinca Untaru, dont le visage très expressif véhicule toute son espièglerie et sa curiosité. Elle est très drôle, souvent malgré elle et très attachante. Quant à Roy, il pense manipuler la petite fille en lui racontant une histoire et ne se rend pas compte qu'il s'attache peu à peu à elle.

Ce cascadeur cloué au lit par un accident est obsédé par son envie de mourir et personne ne semble prendre sa détresse au sérieux; pas même le spectateur. Lee Pace est irréprochable; sa prestation est simple et touchante. Autour d'eux gravitent divers personnages dont ils se servent pour construire leur histoire. Ces personnages sont très superficiels mais ce n'est pas dérangeant car c'est l'évolution de Roy/ le bandit masqué qui intrigue le plus le spectateur. Cela dit, ils sont quand même hauts en couleur. Ma préférence va à Darwin, scientifique flegmatique habillé d'un sublime manteau en moumoute colorée.

Parfois, le film manque un peu de lien et la fin (un peu trop larmoyante à mon goût) tarde à venir mais c'est globalement une belle histoire. Le balancement entre rêve et réalité est naturel, bien que les univers soient radicalement opposés. Certains passages sont à voir au second degré je pense, j'ai perçu beaucoup d'autodérision, surtout dans le monde imaginaire.

C'est loin d'être parfait mais j'ai aimé cette fable loufoque peuplée de personnages étranges et de décors éclatants et somptueux.