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Les Chroniques de Mel
25 août 2014

Jack et la mécanique du coeur de Stéphane Berla et Mathias Malzieu avec M. Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade

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L'histoire: Jack naît en 1874 à Edimbourg, le jour le plus froid de l'hiver. Il fait si froid que son coeur gèle et il est sauvé par Madeleine, qui remplace l'organe par un coucou. Pour survivre, il doit respecter trois règles: ne pas toucher à ses aiguilles, maîtriser sa colère et ne jamais tomber amoureux. Mais il rencontre Miss Acacia, qui perturbe dangereusement son horloge interne.

D'après ce que j'ai compris, Jack et la mécanique du coeur, c'est tout un concept de Mathias Malzieu, chanteur et guitariste du groupe Dyonisos ("Quand j'étais petit, j'étais un jedi..." pour ceux qui connaissent). Avant la réalisation du film, il a écrit un court roman assorti d'un album. C'est donc a priori un projet mûrement réfléchi et le résultat n'est malheureusement pas à la hauteur de l'intention.

Le principal souci, c'est que l'histoire manque de lien et de cohérence. Si on isole chaque élément, il y a peu d'erreurs. Le graphisme est très séduisant, surtout pour les amateurs de Tim Burton. Les personnages sont loufoques, filiformes avec de grosses têtes et de grands yeux mais sont moins glauques que ceux de Burton. Les paysages ont le charme désuet d'anciennes cartes postales. L'histoire est assez originale et les chansons de Mathias Malzieu vraiment réussies. Pourtant, quand on assemble tout cela, l'alchimie ne fonctionne pas. Le film semble s'adapter aux chansons au détriment de la logique, ce qui donne l'impression d'assister à un enchaînement de clips hyper esthétiques et très bien réalisés mais pas à un véritable film.

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D'ailleurs, on nous annonce "la plus grande histoire d'amour de tous les temps". On ne tient pas une telle promesse à la légère. Le spectateur s'attend à frémir et à vibrer pour Jack et Miss Acacia. Personnellement, leur romance m'a laissée froide. La poésie ne fonctionne pas car c'est trop étudié, trop cadré au millimètre près, trop contrôlé ; il n'y a pas de place pour les sentiments. La fin est très belle et se veut émouvante mais tombe un peu à plat.

Tout n'est pas négatif pour autant. Le casting colle parfaitement aux personnages et j'ai eu un gros coup de coeur pour Joe - Grand Corps Malade. La voix grave et caverneuse du slameur s'accorde à merveilles au caractère sombre du jeune homme, ses textes sont superbes. C'est dommage qu'il soit si manichéen et catalogué "méchant" de l'histoire, en opposition au "gentil" Jack. Encore une fois, il faut arrêter de penser que les enfants sont des crétins et leur présenter un monde en noir et blanc. Petit bémol pour Olivia Ruiz qui manque cruellement de naturel et double laborieusement Miss Acacia.

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Le film a l'air de regorger de références mais je dois avouer que je ne les ai pas toutes trouvées. Il y a bien évidemment le clin d'oeil au travail de Méliès avec l'énorme visage lunaire. Les forains eux, sortent tout droit de Big Fish, à commencer par les soeurs siamoises. Même si cette mécanique du coeur n'est pas une totale réussite, il faut tout de même saluer le travail fait pour offrir une oeuvre originale et française à un public désabusé.

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Commentaires
G
J'avais lu le billet de Deuxième Séance ; effectivement ta chronique rejoint la sienne. Moi aussi, vous me donnez envie de voir ce film, ne serait-ce que pour la beauté du graphisme. Faut que j'attende que ça passe à la téloche...
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D
Ravi de voir que nos avis convergent en grande partie sur ce film. Très beau billet, une nouvelle fois (ça devient une habitude).
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