L'Indésirable de Sarah Waters

L'aristocratie britannique vit difficilement l'après Seconde Guerre mondiale. C'est ce que le docteur comprend lorsqu'il est appelé en urgence chez les Ayres. La mère, veuve, ne peut oublier la fille ainée, décédée des dizaines d'années plus tôt; le fils Roderick a été traumatisé physiquement et psychologiquement par la guerre et Caroline, la cadette, est une vieille fille au fort caractère. Faraday, fasciné par la famille comme par leur immense propriété qui tombe en ruines, s'attache à elle. Il découvre alors que des phénomènes étranges perturbent de plus en plus le quotidien des Ayres.

Le livre est absolument génial et la fin mérite réflexion. J'ai dévoré ce pavé, fascinée par l'atmosphère angoissante de Hundred Hall. Le narrateur, le docteur Faraday, nous fait voguer entre rêve et réalité sans que nous puissions jamais faire la part des choses, ce qui rend justement le suspense insoutenable. Folie ou fantômes?

Petite déception pour la fin où ce cher Faraday se rend insupportable à force d'être pathétique, et pour le dénouement que l'on voit venir comme un troupeau d'éléphant dans un magasin de porcelaine (on sait déjà comment ça va finir. Mais on ne sait pas pourquoi)

Je tire cependant mon chapeau à Sarah Waters pour avoir rendu un écrit aussi palpitant et trépidant qu'un film comme Les Autres (même ambiance, même suspense)

Pour ceux qui suivront mon conseil et se jetteront sur ce livre, je leur recommande un autre roman du même auteur: Affinités. Il est moins bon que L'Indésirable parce qu'un peu trop confus, mais la fin est prenante. Pour être un peu triviale, Sarah Waters sait faire monter la sauce; et ici la conclusion est assez surprenante (sauf sans doute pour ceux qui n'ont jamais raté un épisode des Experts, Lie to me et The Mentalist qui se douteront de quelque chose)