Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Chroniques de Mel
27 janvier 2013

Flyboys de Tony Bill avec James Franco, Jean Reno, Martin Henderson, Jennifer Decker

18656443Avant que les Etats Unis n'entrent en guerre en 1917, quelques jeunes américains prennent part au conflit et s'engagent dans l'escadrille Lafayette. Tous veulent faire leurs preuves: du fils de bonne famille au boxeur noir, en passant par le jeune texan insoumis.

Si on regarde Flyboys comme un téléfilm quelconque diffusé sur une grande chaîne française un après-midi pluvieux, on sera sans doute pleinement satisfait du spectacle. Le problème, c'est que Flyboys n'est pas un téléfilm et ses nombreux défauts sont donc moins pardonnables.

Tout d'abord, il y a le problème du scénario. Certes dans Top Gun aussi le scénario était pourri mais les images suivaient. Là, l'histoire de base, à savoir la création et les actions de l'escadrille Lafayette, est vraie mais les libertés qui ont été prises pour rendre le film romanesque détruisent toute sa crédibilité. Je ne suis pas une référence en matière de Première Guerre mondiale, ni en aviation, mais il me semble que les anachronismes pullulent. Ces aviateurs américains sont des "Knights of the air" et toute l'horreur de la Grande Guerre est transformée en une espèce de chose noble et chevaleresque où chaque homme combat et meurt avec la bravoure d'un chevalier de chanson de geste. C'est assez propre, aseptisé. En fait, c'est un film qui se veut hollywoodien - on pardonne presque tout aux films hollywoodiens s'ils font le spectacle - mais qui n'en a absolument pas les moyens. Du coup, ça devient un film "américain" dans tout ce que ça a de péjoratif. Chaque nouvelle situation est prévisible ou peu crédible, voire les deux en même temps, ce qui tue tout sentiment. Le spectateur n'est jamais renversé, bouleversé ou émerveillé...

18797147

Parfois, grâce à la réalisation, un mauvais scénario peut passer inaperçu. Là encore, le bat blesse. La romance entre Blaine et Lucienne est une vraie tarte à la crème, c'est mignon mais ça menace vite de devenir écoeurant. En revanche, j'ai beaucoup aimé les combats aériens malgré des effets spéciaux pas toujours géniaux. Les personnages n'ont pas assez de consistance pour porter un film déjà bien mal parti. Ce sont tous des clichés, à commencer par le Noir qui veut montrer qu'il est l'égal des Blancs, le gosse de riche raciste qui revient à de meilleurs sentiments après avoir frôlé la mort, le mauvais en tir, l'ombrageux légèrement suicidaire, et le héros pas trop moche qui tombe amoureux, sauve ses amis et détourne les balles allemandes. Avec de tels personnages, on ne peut pas en vouloir aux acteurs de faire le minimum syndical. James Franco est mignon et sympathique mais un peu fade. Jean Reno a l'air d'un touriste. Celui qui s'en sort le mieux, c'est encore Martin Henderson grâce à son rôle de Reed Cassidy, pilote désabusé mais véritable machine de guerre une fois dans les airs. Mais une fois encore, l'américanisme frappe et sa destinée est toute tracée: n'étant pas le héros du film, il est obligé de se faire descendre (bêtement) par son plus grand ennemi pour que le héros puisse le venger.

vlcsnap-2013-01-27-17h59m31s74

Pour apprécier Flyboys, il faut le prendre pour un divertissement sans prétention qui montre une des facettes de la Première Guerre mondiale et concevoir que c'est parfois n'importe quoi, comme le sauvetage au milieu des tranchées. C'est ce que j'ai fait, et j'ai quand même passé un bon moment à le regarder.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Quel beau billet sur un film décevant, si l'on est amateur d'histoire, mais qu'on regarde avec un plaisir coupable (ou pas). <br /> <br /> En tout cas, tu as relevé le défi avec brio : BRAVO !<br /> <br /> A bientôt
Répondre
Les Chroniques de Mel
Publicité
Newsletter
Publicité